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Basilique Saint-Seurin

Un peu d'Histoire

La basilique Saint-Seurin de Bordeaux est une basilique mineure construite à Bordeaux au début du XIe siècle. Après avoir été classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840, la basilique est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998 au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

La basilique accueille des reliques de plusieurs saints notamment celles de saint Seurin ou encore saint Fort 

Histoire

Origines antiques

La basilique Saint-Seurin fut construite sur une nécropole antique où l’on peut retrouver, dès le IVe siècle, des symboles de sépultures chrétiennes. L’épitaphe de Flavinus, gravée dans un couvercle de sarcophage entre 365 et 385 après J.-C. sous la représentation d’un chrisme, témoigne de la présence chrétienne à Bordeaux dès cette époque de l’antiquité tardive. Cette épitaphe retraçant les origines du lieu d’édification de la basilique fut extraite lors des fouilles de la nécropole de Saint-Seurin en 1909. Elle est aujourd’hui exposée au musée d’Aquitaine de Bordeaux2.

Légendes de fondation

Baptisée du nom du quatrième évêque de la ville et saint patron de Bordeaux, l’abbatiale  Saint-Seurin trouve l’origine de sa fondation au IVe siècle.

Saint Seurin,  à l’origine Severinus, né en Orient, arrive à Bordeaux au IVe siècle et rencontre l’évêque Amandus, futur saint Amand. Grégoire de Tours en fait le récit dans son ouvrage In gloria confessorum : l’évêque Amandus qui gouvernait l’église de Bordeaux, vit pendant la nuit, en songe, le Seigneur qui lui dit : « lève-toi et va à la rencontre de mon serviteur Severin…- Et voilà que saint Severin venait comme au-devant de lui. Alors s’approchant, ils se saluent de leurs noms, se jettent tous deux dans les bras l’un de l’autre, et ayant fait leur prière, après s’être embrassés, ils entrèrent dans l’église en chantant à voix haute des psaumes. » C’est ainsi que Severinus devint évêque de Bordeaux.

Au VIe siècle, un archevêque de Bordeaux commande le récit de la vie de saint Seurin selon laquelle son arrivée à Bordeaux serait due à l’appel d’un ange.

Du fait de cette légende, la basilique a bénéficié d’une grande renommée. Les chanoines rattachés à l’édifice obtinrent de grand privilèges parmi lesquels un cérémonial d’intronisation pour chaque nouvel évêque de la ville.

L’une des autres légendes autour de la basilique veut que l’olifant de Roland, neveu de Charlemagne, célèbre pour sa mort à Roncevaux, ait été déposé sur l’autel de la basilique Saint-Seurin par l’empereur rapportant le corps du preux chevalier. La fameuse Chanson de Roland fait d’ailleurs référence .

Grande étape des Chemins de Compostelle au Moyen Âge, les pèlerins sont invités à passer par Saint Seurin pour contempler cette relique.

Architecture

Milieu du Ve siècle

Malgré les légendes entourant la fondation de l’église, la présence d’un premier édifice religieux vers le milieu du Ve siècle est attestée. Il s’agissait probablement d’une chapelle ou d’un oratoire. Au IXe siècle, il disparaît du fait des invasions normandes.

XIeXIIIe siècles

Au début du XIe siècle, les chanoines de la basilique décident de mener une reconstruction d’envergure. Elle prend la forme d’une église romane charpentée, caractérisée par un plan basilical. Très fréquentée par les pèlerins des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, les chanoines procèdent, à leur égard à la surélévation du chœur et de la crypte afin de rendre visibles les reliques. Durant cette période, la basilique est le théâtre d’une cérémonie d’investiture consacrant l’accès au pouvoir sur le comté de Bordeaux, notamment des ducs d’Aquitaine.

Au cours des XIe et XIIIe, la nef et le chœur sont édifiés. Au XIIIe, les chanoines commandent la construction du portail méridional, surmonté d’un porche à clocheton de style renaissance. Ils font également édifier une entrée monumentale qui donne accès à la nécropole. 

XIVeXVe siècles

Les XIVe et XVe siècles marquent la construction de plusieurs chapelles. Parmi elles, la chapelle de Notre-Dame de la Rose, dédiée à la Vierge Marie, accueille un autel qui a été consacré par l’archevêque Pey Berland en 1444. .

XIXe siècle

Bien que la basilique Saint-Seurin ait été épargnée pendant la Révolution française, , le XIXe siècle marque pour elle un siècle de profondes modifications.

À la fin des années 1820, la façade occidentale de l’édifice est restaurée par décision du conseil de fabrique de Saint-Seurin. Pour ce faire, elle fait appel à l’architecte Pierre-Alexandre Poitevin (1782-1859) qui réalise une façade de style néo-roman. L’édification du portail-porche vient masquer le porche roman.

En 1840, la basilique Saint-Seurin de Bordeaux est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques. Faisant suite à ce classement, son chœur est entièrement réorganisé et un nouvel autel en marbre est réalisé. On procède à l’ouverture d’arcades et des chapelles dédiées à saint Fort (évêque de Bordeaux) et au Sacré-Coeur sont créées sur le bas côté Nord. Le peintre-verrier Joseph Villiet signe les vitraux de la nef qui illustrent des scènes bibliques mais aussi l’histoire et les légendes entourant la basilique.  nouveaux éléments actuellement exposés dans la crypte ouverte au public. encore aujourd’hui.

 

À la fin des années 1950, puis entre 1964 et 1969, Raymond Duru dirige de nouvelles campagnes qui permettent l’ouverture de la crypte au public dès les années 1980. Ce chantier, de plus grande envergure tend à révéler et interpréter de nouveaux éléments actuellement exposés dans la crypte ouverte au public.


Site archéologique de Saint Seurin

Sites et monuments historiques classés

Saint Seurin est le plus ancien témoin de l’histoire de Bordeaux après le Palais-Gallien. Au même titre que la crypte historique située sous la basilique, le site archéologique présente de nombreux sarcophages.

L’antiquité est présente au cœur de la ville à travers les vestiges du premier cimetière chrétien de Bordeaux qui resta en fonction pendant près de quatorze siècles. On ne peut en voir aujourd’hui qu’une partie car la place des Martyrs-de la Résistance couvre le reste.

Les premières fouilles ont débuté en 1910 sous l’autorité de l’historien bordelais Paul Courteault. Elles se sont prolongées dans les années soixante.

Entre autres curiosités archéologiques, les fouilles mirent au jour des structures de pierre, un ancien enclos funéraires, des mausolées, des fresques, amphores dans lesquelles étaient inhumées des enfants, des sépultures sous tuiles ainsi que des sarcophages en pierre calcaire et marbre.

A l’intérêt scientifique de ces fouilles s’ajoute l’attrait de la légende dorée puisque c’est dans cette nécropole que les cœurs des preux de Charlemagne auraient été enterrés. Ce serait enfin sur l’autel de saint-Seurin que Charlemagne aurait été déposé l’olifant de Roland en rentrant d’Espagne.

Le site archéologique de Saint Seurin fait partie du réseau des sites remarquables : Les Iconiques en Gironde.

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